Hervé Pérusat est Directeur opérationnel du GCS (Groupement de Coopération Sanitaire) au Médipôle Lyon-Villeurbanne, ses équipes ont dû s’adapter rapidement lors de cette crise du Covid-19.
Dès le démarrage de la réflexion autour de la prise en charge du COVID, le service pharmacie a été associé aux problématiques liées à cette pandémie. Sous l’impulsion des directions du Médipôle Lyon-Villeurbanne, l’équipe de la pharmacie a défini, en collaboration avec les équipes médicales et paramédicales, les modalités de prise en charge des patients atteints du COVID. Nos échanges quotidiens avec les équipes médicales et paramédicales, nous ont permis de suivre l’évolution des pratiques et recommandations, et ainsi, de définir une feuille de route autour de deux axes : les circuits patients et les soins en fonction des secteurs (réanimation, médecine, SSR, urgences).
Le Médipôle est entré alors dans une phase d’intense réorganisation avec l’objectif de constituer des circuits COVID + pouvant faire face à un potentiel afflux massif de patients lourds (augmentation du nombre de lits en réanimation de +75%, ouverture d’unités dédiées aux patients atteints du COVID jusqu’à 120 lits de médecine et 30 lits de SSR, mise en place d’une équipe mobile d’intubation, diminution importante de l’activité chirurgicale), ces modifications impliquant nécessairement de grands changements de la pharmacie (réorganisation des équipes, modification des horaires d’ouverture, des dotations de service, des flux d’approvisionnement, présence d’un pharmacien tous les jours pour les réunions de pilotage…).
Médecins et Pharmaciens ont très rapidement travaillé sur les modalités de prise en charge des patients atteints du COVID en fonction des secteurs, permettant ainsi de définir l’ensemble des médicaments et dispositifs médicaux stériles nécessaires. Ce travail a permis d’identifier 200 références critiques dont les stocks devaient être sécurisés et très fortement augmentés (+ 2 000 % pour certains curares) et cela dans un contexte de tensions nationales, voire mondiales. Aujourd’hui, de cette démarche d’établissement, nous sommes entrés dans une démarche nationale à laquelle nous participons, puisque le ministère de la santé a mis à disposition une plateforme de pour permettre un suivi centralisé des stocks.
Une des premières pénuries à laquelle nous avons été confrontés est celle des solutions hydroalcooliques (SHA). Les besoins des unités de soins ayant été très fortement augmentés, avec de multiples ruptures des fournisseurs, nous avons pris la décision de fabriquer notre propre solution à partir de la formule de l’OMS. Grâce aux achats et aux dons de matières premières, nous avons produit à ce jour plus de 500L de SHA. Nous avons défini une zone dédiée qui permet de réaliser la SHA sans gêner le fonctionnement habituel et offre toute la sécurité nécessaire aux agents pour préparer la solution.
La stérilisation, en équipe restreinte, a poursuivi sa mission de prise en charge des dispositifs médicaux utilisés pour les prises en charge chirurgicales urgentes et la réanimation. En plus de cette mission habituelle, les agents ont effectué la stérilisation de plus de 2000 masques cousus par les bénévoles et ont assuré le lavage des flacons de SHA pour permettre ensuite leur remplissage par la solution fabriquée par les préparateurs.
La communication entre les praticiens et la pharmacie permet d’anticiper au mieux les besoins et d’organiser l’acheminement dans les services afin de faciliter le travail des soignants.
Les responsables et les gestionnaires du dépôt de sang en relation étroite avec les instances liées, EFS et ARS, ont accompagné l’ensemble des acteurs de la transfusion, autant en termes de gestion de stock interne que de relais interdisciplinaire.
C’est donc toute une équipe qui participe quotidiennement à rendre plus simple et efficace la prise en charge des patients atteints du virus.
Un grand merci à toute l’équipe pour le travail qu’elle réalise !
