Partager sur "Portrait : Stéphanie Hermann, Infirmière Coordinatrice en Cancérologie"
Quelle est votre fonction ?
Je suis infirmière coordinatrice en cancérologie sur toute la partie chirurgicale de la prise en charge en digestif, urologie et gynécologie-sénologie. Je repère les besoins du patient en soins de support afin de l’aider au mieux à vivre avec son cancer quel que soit le pronostic.
Les infirmières préopératoires rencontrent le patient avant la chirurgie et, de mon côté, selon le temps d’hospitalisation, je le rencontre ou le rappelle à domicile à j+1 ou j+2.
En fonction de notre échange, je peux l’orienter vers un ou plusieurs soins de support (psychologue, diététicienne, reiki, hypnose). Ces soins sont entièrement pris en charge par notre établissement et sont accessibles durant toute la durée de la prise en charge du patient.
Quel est votre parcours ?
Je suis diplômée d’état depuis 1996 après 2 ans dans des études d’art. En 2008, j’ai suivi une formation au temps d’accompagnement soignant, qui consiste a proposer un temps d’échange au patient en lui précisant le déroulé du traitement. C’est le hasard d’un stage qui m’a fait basculer dans le milieu de la cancérologie. Mon mémoire de fin d’études parlait du « vécu soignant en cancérologie » et j’ai réalisé mon stage de DE au Centre Léon Bérard (CLB) avec une équipe formidable.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Ma vie professionnelle a débuté à Béziers à la Clinique St Privat en médecine. C’était encore une époque où nous préparions nous-mêmes les traitements sous hôte. Dans le même service, j’ai été formée aux soins palliatifs, à la fin de vie, à l’accompagnement.
En 1999, j’ai intégré la clinique du Grand-Large en service de chirurgie puis en SSPI. En 2005, la cancérologie est revenue frapper à ma porte, mon époux était atteint d’un cancer du rein généralisé et est décédé en 2006. De ce fait, je suis retournée au CLB. Cette expérience douloureuse m’a enrichie personnellement et professionnellement et confortée sur le fait que le traitement du cancer ne consistait pas seulement en des traitements. C’était un tout. J’ai découvert l’écoute, la prise en charge du patient et de l’aidant, les soins de support.
Selon le patient, notre accompagnement sera différent. Aujourd’hui, je travaille en lien direct avec les infirmières préopératoires, la psychologue, les diététiciennes, les socio-esthéticiennes ou encore le professeur d’activité physique, mais aussi les praticiens et leurs secrétariats. Ce sont des échanges très riches.
Avez-vous un souvenir qui vous a marqué ?
Les souvenirs sont nombreux, des petites phrases simples, des pleurs, mais aussi des sourires.
Les échanges avec les différents intervenants, la découverte de soins que je méconnaissais et l’envie de m’améliorer par la formation en éducation thérapeutique, réflexologie plantaire et art thérapie.