Partager sur "SEEPH : Découvrez le portrait d’Aziza, infirmière de régulation"
Portrait : Aziza, infirmière
Dans le cadre de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), le Médipôle Hôpital Privé met en lumière le parcours de l’un de ses collaborateurs.
Rencontre avec Aziza, infirmière de régulation.
Pouvez-vous nous expliquer votre parcours professionnel en lien avec le handicap ?
Je suis infirmière au Médipôle Hôpital Privé à la régulation depuis l’ouverture du Médipôle Lyon-Villeurbanne en 2019. Avant cela, j’ai travaillé à la Clinique du Tonkin depuis 2004. Mon handicap est survenu au cours de ma carrière. En 2004, j’ai intégré le service de soins de chirurgie cardio-vasculaire au Tonkin, avec des horaires en 12 heures, incluant les week-ends et jours fériés. Tout se déroulait normalement jusqu’en 2016, où, après ma troisième grossesse, j’ai vécu un accident : une crise d’épilepsie.
On m’a alors diagnostiqué une tumeur cérébrale bénigne : un méningiome. J’ai dû subir une intervention chirurgicale en 2017. Cette période a marqué un grand bouleversement dans ma vie professionnelle. J’ai été en arrêt maladie pendant plus d’un an et demi.
Lorsque j’ai enfin pu envisager de reprendre le travail, il était indispensable d’adapter mon poste en fonction de mes contraintes. À l’ouverture du Médipôle Lyon-Villeurbanne en 2019, j’ai ainsi repris un poste aménagé d’infirmière de régulation. Mon rôle consiste à appeler les patients avant leur hospitalisation pour leur fournir des consignes médicales. Ces nouvelles missions ont été accompagnées de nombreuses contraintes, surtout au début, mais elles m’ont permis de continuer à exercer mon métier.
Comment avez-vous découvert la Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) ?
J’ai découvert la RQTH lors d’un contrôle chez le médecin-conseil de la Sécurité sociale. Il avait du mal à comprendre pourquoi mon arrêt maladie, à la suite de mon congé maternité, s’était prolongé aussi longtemps.
Lors de ce rendez-vous, il a constaté que mon handicap était invisible. Je lui ai expliqué ma situation, mon opération et ses séquelles, ainsi que la nature de mon métier. C’est alors lui qui m’a suggéré d’entamer des démarches auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) du Rhône, afin de demander une reconnaissance officielle. Cette étape a été cruciale pour faciliter ma reprise professionnelle.
Est-ce que vous considérez que votre RQTH vous a permis de mieux appréhender votre handicap dans votre quotidien professionnel ?
Le fait de pouvoir continuer à travailler avec mes anciens collègues m’a grandement aidé. Ces personnes me connaissaient et je pouvais parler librement de mes difficultés.
Je n’ai jamais caché ma situation ni le fait que j’avais obtenu une RQTH. C’était important pour moi que mon entourage professionnel comprenne que je pouvais rencontrer des obstacles, mais aussi que cette reconnaissance attestait de la réalité de mon handicap, qui reste invisible. Cela a été un soulagement : les gens savaient que j’avais un problème, et cette reconnaissance formelle apportait une certaine légitimité. C’est une forme de preuve concrète, et c’est important.
Comment imaginez-vous l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail à l’avenir ? Quelles mesures pourraient l’encourager ?
Je pense que l’inclusion passera par une meilleure acceptation des problèmes de santé au travail. De plus en plus de personnes souhaitent continuer à exercer leur métier malgré un handicap survenu avant leur insertion professionnelle, ou au cours de leur carrière.
Ce qui est essentiel, c’est que les personnes handicapées puissent accéder à des postes à responsabilité. Cela encouragerait d’autres à ne pas cacher leur handicap. Actuellement, de nombreuses personnes hésitent à demander une RQTH ou à parler de leur situation par peur de perdre leur emploi. Pourtant, la loi les protège. Malheureusement, ce sujet reste encore tabou.
Il faudrait également renforcer les obligations pour les entreprises, notamment en augmentant les quotas de recrutement de personnes handicapées dans les structures. Accorder des postes visibles et valorisants à ces salariés serait un véritable moteur d’inclusion et un signal fort pour l’ensemble des travailleurs.
Qu’a représenté la RQTH dans votre parcours ?
La RQTH m’a permis de préserver mon emploi d’infirmière, même si j’exerce aujourd’hui différemment, avec des missions adaptées. Cela m’a rassuré, car je tiens à mon métier et à ma vie professionnelle.
Ce dispositif permet de concilier mon travail avec mes soucis de santé. Il offre la flexibilité nécessaire pour gérer mes rendez-vous médicaux tout en maintenant ma place dans l’entreprise. Finalement, il améliore mon quotidien professionnel et celui de nombreux autres salariés.