Le cancer du sein est un cancer insidieux, qui peut se développer sans autre symptôme qu’une gêne, un manque de souplesse, ou une tuméfaction dans le sein que l’on sent sous la douche. Toutefois, une douleur peut parfois apparaître. Cela peut aller d’un léger inconfort à une souffrance importante, sans forcément avoir un rapport avec la gravité du cancer.
Il peut s’agir de douleurs directement liées à la tumeur elle-même et ses conséquences autour d’elle, mais aussi à des complications, des métastases, et parfois pendant le traitement aux effets secondaires des thérapeutiques pourtant indispensables.
Les propositions de traitement sont adaptées et personnalisées. Chaque femme est unique et reste la seule personne experte dans l’évaluation de sa douleur… et celle de l’efficacité et de la tolérance des traitements.
Quand faut-il en parler aux professionnels de santé ?
A tout moment, surtout si cela pose question ou inquiète. Une douleur qui s’installe ou persiste justifie toujours un avis médical : elle ne doit pas être banalisée alors qu’il existe des recours pour la diminuer. Sous-estimées, elles peuvent avoir un retentissement sur la qualité de vie, même avec un traitement anti-cancéreux efficace. Leur prise en charge est donc essentielle, et peut s’anticiper. Des chirurgies comme certaines reconstructions mammaires par exemple peuvent entraîner des douleurs musculaires. L’hormonothérapie peut donner des douleurs articulaires. Les séances de radiothérapies entraînent quelquefois des inflammations locales. Le plus souvent, les antalgiques simples, de la kinésithérapie et la pratique d’une activité physique adaptée suffisent à soulager la douleur. Il peut être recommandé dans certains cas, d’ajouter un traitement anti-inflammatoire ou des traitements plus forts comme de la morphine de façon transitoire.
Douleurs neuropathiques
Certaines lésions, certaines cicatrices peuvent aussi créer des sensations de décharges électriques, d’hyper-sensibilité de la peau, de brûlure, des fourmillements. Les chimiothérapies peuvent parfois en être responsables aussi, souvent aux pieds ou aux mains. Cela provient d’une réaction du système nerveux qui est irrité ou endommagé : on les appelle des douleurs neuropathiques. Leur traitement peut surprendre car il repose sur des antidépresseurs ou des antiépileptiques, qui agissent au bout de quelques semaines. Lorsque ces douleurs neuropathiques sont localisées, comme par exemple autour d’une cicatrice, on peut aussi discuter d’un recours à des traitements locaux pour éviter les médicaments.
La prise en charge de la douleur fait partie intégrante de la prise en charge du cancer. Elle est indispensable pour assurer une qualité de vie satisfaisante. En cas de doute ou de difficulté, ou pour quelques traitements spécifiques, une équipe spécialisée dans le traitement de la douleur est présente au Médipôle Lyon-Villeurbanne et peut intervenir pour aider au soulagement de ces souffrances. Chaque patiente peut demander à la rencontrer !
Dr Pierre ARCAGNI
Département Douleur et Soins de support