Le mois de mars est un mois dédié à la sensibilisation et au dépistage du cancer colorectal.
Le cancer du côlon est une maladie des cellules qui se développe dans la partie moyenne du gros intestin. Le colon représente la plus grande partie du gros intestin. C’est un des cancers les plus répandus en France, il se déclare généralement après 50 ans.
Rencontre avec Elodie Le Grégam, Psychologue clinicienne au Médipôle Lyon-Villeurbanne.
1) En quoi consiste votre métier ?
J’interviens au Médipôle Lyon-Villeurbanne en tant que psycho-oncologue dans les services de chirurgie auprès des patients pour lesquels un cancer a été diagnostiqué. Mon rôle est d’apporter un soutien et un suivi psychothérapeutique par une écoute active, neutre et bienveillante et dans le respect du secret professionnel.
Je rencontre les patients avant leur chirurgie, pendant leur hospitalisation ainsi qu’après leur sortie, pour des temps plus ou moins longs, selon leurs besoins psychiques.
Les entretiens peuvent être proposés par le chirurgien, l’infirmière coordonnatrice du parcours patient en cancérologie, l’infirmière du service, l’infirmière des consultations préopératoire. Les patients eux-mêmes peuvent émettre la demande de me rencontrer. Je peux également recevoir les familles : conjoint(e), enfants…
2) Pourquoi rencontrer un psychologue ?
L’annonce d’un cancer engendre d’importants bouleversements et est souvent vécue comme un choc voire un traumatisme psychologique. Il peut en résulter certaines réactions psychologiques tels que la sidération, la perte de repères, des préoccupations autour de la mort voire des angoisses de mort, de la tristesse pouvant aller jusqu’à la dépression… Le cancer et ses traitements viennent bouleverser le quotidien, modifier les rôles du malade, de sa famille. Ils induisent également le deuil « de la bonne santé », de l’organe opéré, ou la réactivation de réactions psychiques en cas de récidive. Cette maladie peut aussi venir susciter des questionnements sur sa/ses causes.
La chirurgie du cancer colorectal peut avoir des conséquences sur l’humeur, l’image de soi, le regard des autres. L’intégration d’une stomie (anus artificiel) à son quotidien et ses habitudes de vie peut nécessiter un accompagnement psychologique. Afin d’accompagner les patients (et/ou leur famille) dans ces bouleversements physiques, psychiques, familiaux et sociaux, je propose des entretiens individuels.
Venir s’exprimer auprès d’un professionnel est apaisant. Cet espace de parole permet aux personnes de venir déposer et élaborer leur vécu, leurs émotions, leurs ressentis face à la maladie.
D’autres événements de vie personnels peuvent également être abordés. L’objectif de ces entretiens est d’accompagner les personnes, dans leur globalité, dans le vécu de leur maladie afin de préserver autant que possible la qualité de vie.
Lorsque les patients débutent leur traitement par chimiothérapie, un relais d’accompagnement psychologique par la psychologue du service de chimiothérapie est proposé.
3) Quels signes peuvent amener à rencontrer une psychologue ?
Certains éléments peuvent conduire à se questionner sur l’indication à rencontrer une psychologue pour être soutenu. Il arrive que l’entourage médical ou personnel perçoive ces signes et en fasse part au patient :
– Tristesse
– Repli sur soi
– Perte d’envie, vécu de vide
– Vécu d’inutilité
– Irritabilité, agressivité
– Anxiété
– Angoisses
– Ruminations autour du cancer, de la mort
– Troubles du sommeil : difficultés d’endormissement, insomnies ou à l’inverse hypersomnie
– Troubles de l’appétit : perte ou au contraire augmentation par besoin de s’apaiser en mangeant
Rencontrer une psychologue ne signifie pas s’inscrire forcément dans un travail thérapeutique de longue durée mais permet un soulagement des symptômes psychiques et un accompagnement dans l’adaptation à la maladie afin de retrouver une qualité de vie satisfaisante.